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Le flex-office, késako ?

Flex office, flex work, flex desk, desk sharing, toutes ces expressions évoquent une seule chose : la flexibilité des espaces de travail et de l’organisation du travail. Le principe est que le salarié n’a plus de poste de travail fixe affecté.

Cela entraîne :
=> le partage d’un même poste entre plusieurs utilisateurs à différents moments,
=> l’obligation de ranger (Clean-Desk) ou de libérer (Clear-Desk) le poste de travail, au moins journellement, voire lors de chaque absence prolongée,
=> la dotation d’armoires de rangement ou de casiers individuels et collectifs,
=> la dotation d’outils individuels et collectifs favorisant la mobilité (ordinateur et téléphones portables),
=> la création de différents espaces dans les bureaux équipés d’outils digitaux.

Les espaces deviennent hybrides et connectés pour offrir plusieurs possibilités de poste de travail : zone d’accueil, salle de restauration, salle de réunion, petite salle, bulle de confidentialité, etc. Le salarié peut ainsi travailler sur différents postes sur une même journée.

Cette réorganisation est la conséquence de la digitalisation du travail qui permet une forme de nomadisme à l’intérieur de l’entreprise (on peut travailler partout) comme à l’extérieur (télétravail). Mais aussi de la recherche constante d’économie. Il faut savoir que l’immobilier et ses charges sont le 2ème poste de dépenses des entreprises du tertiaire après la masse salariale. Par ex, un poste de travail coûte 12 à 15 000 € en région parisienne.

Moins d’occupation => moins de surface => moins de dépenses

Mais, même si les entreprises parlent "qualité de vie au travail" (au passage on ne parle plus conditions de travail) et prônent des espaces collaboratifs, la perte de repères est bien réelle pour le salarié qui doit trouver un poste de travail chaque jour, voire demi-journée.

Marie Pezé, psychanalyste, spécialiste de la souffrance au travail, souligne s’il en était besoin : « à un salarié de s’installer tous les jours dans un nouvel espace de travail, pas au même étage, pas avec les mêmes personnes, cela va représenter un stress, une fatigue supplémentaire ».

Danielle Linhart, sociologue du travail, ne dit pas autre chose quand elle affirme que, dans ce type d’environnement de travail, chaque journée devient une épreuve. Cette déstabilisation est souvent le résultat d’une stratégie de management où le collectif de travail est en perpétuelle reconfiguration.

A cette perte de repères s’ajoute une perte de temps et d’efficacité vu le temps qu’il faut pour trouver un poste, poser ses affaires, se connecter, régler le siège, voire le plan de travail, débarrasser, ranger dans des casiers, etc., tout cela bien entendu après que l’on ait trouvé une place de stationnement !!

Enfin, les rotations inter journalières favorisent la propagation des germes infectieux entre salariés, d’où un absentéisme pour maladie plus important.

Mais les directions nous vendent du bonheur : soit heureux et tais-toi !

Une partie des espaces récupérés sur les bureaux individuels via le flex office permettent d’avoir de nouveaux lieux pour se détendre, se reposer, discuter et recréer du lien social. A cela s’ajoute les journées de cohésion et autres joyeusetés collectives du type conventions avec brunch... On dégrade nos conditions de travail mais on nous vend du « mieux vivre au travail ».

Bref, le flex office c’est une hérésie du point de vue de la santé des salariés mais une véritable aubaine pour les Directions avides d’économie !

Merci aux camarades de la CGT Finances Publiques du Var, extrait de leur journal syndical : la longue vue.

Article publié le 13 septembre 2023.


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