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Egalité femmes-hommes dans la Fonction Publique, quelques chiffres

Compte rendu FS3 du 11 octobre 2022 La dernière réunion de la Formation spécialisée « Egalité, mobilité, parcours professionnels » (FS3) du Conseil commun de la Fonction publique (CCFP) s’est déroulée le 11 octobre 2022. (...) Lors de cette instance, la Direction Générale de l’Administration de la Fonction Publique (DGAFP) a confirmé les annonces du Ministre sur la tenue d’un groupe de travail sur l’égalité. (...)

La CGT avait demandé que ce point soit mis à l’ordre du l’ordre de la FS3 suite aux modifications du rapport annuel sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique, qui se trouve dépouillé de l’analyse genrée des éléments statistiques, désormais publiée uniquement dans le rapport annuel sur l’état de la Fonction publique.

Les femmes sont majoritaires dans l’emploi public :
Sur les 5,6 Millions d’agent∙es, au 31 décembre 2020, 63% sont des femmes contre 46% dans le privé. Elles sont 78% dans la Fonction Publique Hospitalière (FPH), 61 % dans la Fonction Publique Territoriale (FPT) et 63% hors militaires dans la Fonction Publique Etat (FPE).

Dans la FPT, les femmes représentent près de neuf agents sur dix dans les établissements communaux mais seulement trois sur dix dans les établissements départementaux, du fait de la faible proportion de femmes dans les services départementaux d’incendie et de secours. Elles sont 83% dans la filière administrative, 73% dans l’animation, 64% dans la filière culturelle et 95% dans le médico-social.

Dans la FPE et la FPT, les femmes sont plus souvent diplômées du supérieur que les hommes. À l’inverse, dans la FPH, les hommes sont plus souvent diplômés du supérieur (60 %) que les femmes (49%). Cet écart est lié à un effet de composition : dans la FPH, un homme sur trois est cadre (ou profession intellectuelle supérieure, notamment médecin) contre une femme sur dix. Mais, à catégorie sociale égale, les femmes sont plus diplômées que les hommes.

La part des femmes recrutées dépasse 80 % pour certains concours : 85 % au concours de professeur des écoles, 82 % au concours de magistrat et 87 % au concours de greffier du deuxième grade. Néanmoins, la part des femmes recrutées est de 48 % pour le concours de maître de conférences, 48 % pour le concours de professeur de lycée professionnel, 45 % pour le concours de professeur agrégé, 44 % pour celui de commissaire de police et 39 % pour le concours de professeur d’université. Ce taux est plus faible pour les recrutements de gardien de la paix (30 %) et de surveillant pénitentiaire (31 %).

Les femmes sont 67% de la catégorie A, mais seulement 43% de A+, elles sont 52% de la catégorie B et 64% de la catégorie C. Cela se décline comme suit dans chaque versant :
 FPE : A : 63%, A+ 41%, B 42%, C 58%,
 FPT : A 69%, A+ 52%, B 57%, C 61%,
 FPH : A 76%, A+ 55%, B 81%, C 79%.
 68% des contractuel∙les sont des femmes : 69% dans la FPE, 67% dans la FPT et 79% dans la FPH.

Un moindre accès à la formation continue pour les femmes :
Les femmes passent en moyenne 2,9 jours en formation en 2020, contre 4,2 jours pour les hommes. En 2020, ce sont les femmes de catégorie A qui suivent les formations professionnelles les plus courtes, avec une durée moyenne de 1,1 jour, contre 1,4 pour les hommes de catégorie A, mais 1,7 jour pour les femmes de catégories B et C. A contrario, les agent∙es de catégorie C suivent des actions de formation professionnelle dont la durée n’évolue pas, ou peu, depuis 2017.

Les femmes recourent 2 à 3 fois plus au temps partiel que les hommes :
24 % des agent∙es de la fonction publique sont à temps partiel. C’est le cas de 31 % des femmes et de 12 % des hommes (ce chiffre ayant augmenté du fait des contractuels). 34 % des femmes travaillant dans la FPE (hors enseignant∙es) sont à temps partiel, 33 % dans la FPT et 25 % dans la FPH.

Les femmes sont pénalisées au fil de leur carrière
Les femmes ont plus fréquemment des parcours professionnels comportant des périodes de travail à temps partiel et/ou des interruptions de carrière qui pèsent sur leurs trajectoires salariales. Ainsi, alors qu’il n’y a pas d’écart sexué de salaire entre les agent∙es de moins de 30 ans, un tel écart apparaît et progresse au fil des tranches d’âge supérieures : 6,6 % pour les 30-40 ans, 10,6 % pour les 40-50 ans et 12,9 % pour les 50-60 ans.

Les femmes occupent aussi plus souvent les postes les moins rémunérateurs :
parmi les 10 % de salariés les moins rémunérés, 71 % sont des femmes. Elles sont 47 % parmi les 10 % de salariés les mieux rémunérés. Elles représentent 36 % des 1 % les mieux rémunérés.

Les écarts de rémunération
La DGAFP affiche des chiffres de 11,8% en défaveur des femmes. FPE : 13,9% ; FPT 8,5% ; FPH 19,1% et de 15,2% dans le privé. Ces chiffres sont à relativiser car les derniers chiffres de l’INSEE sur les écarts de rémunération sont de 28,5%.

L’outil de calcul des écarts de rémunération de la DGAFP a permis néanmoins de dégager de nombreuses données très intéressantes pour les fonctionnaires de l’Etat qui confortent nos analysent sur les causes des inégalités et l’urgence de nos revendications.

Pour autant, la DGAFP n’est pas en mesure d’effectuer ce travail pour les contractuel∙les, ni pour les deux autres versants. Il n’est pas non plus possible de différencier les temps non complets et les temps partiels dans la source. Concernant l’effet des primes, il n’est pas non plus possible d’affiner les données sur leur nature. Enfin, l’outil ne permet pas de regarder de près la question de la promotion, donc de la carrière.

Le document dans son intégralité

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Article publié le 9 novembre 2022.


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