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Courrier de solidarité avec les travailleuses et travailleurs d’Argentine

L’élection de Javier Milei à la tête de votre pays en novembre dernier a suscité de lourdes inquiétudes.

Sa volonté de remettre en cause les droits sociaux, les mécanismes de régulation des marchés, les libertés syndicales et démocratiques, qui sont tous assimilés « à des freins limitant le développement de l’Argentine », était déjà effrayante. Mais la vitesse à laquelle Milei est en train de passer de la parole aux actes l’est encore plus.

La résistance de tout le camp progressiste argentin qui s’organise, dont vos trois centrales sont le fer de lance, sera déterminante pour le futur de la population d’Argentine et a fortiori pour les travailleuses et les travailleurs. Votre lutte présente nous concerne toutes et tous, la dynamique politique qui se dessine en Argentine renvoie malheureusement à celle qu’on observe dans un nombre croissant de pays. L’alliance des droites et des extrême-droites sur des bases violente, raciste et autoritaire, pour détruire les conquêtes sociales du mouvement ouvrier et progressiste, s’affirme comme une tendance lourde de notre époque.

Je souhaitais aussi vous apporter notre soutien dans votre remise en cause devant l’OIT du« protocole pour le maintien de l’ordre public ». Cette mesure est une abjecte tentative de criminalisation de la protestation sociale qui contourne clairement les droits et garanties constitutionnels fondamentaux ainsi que les institutions démocratiques de votre pays. Elle permet un usage indiscriminé du recours à la répression d’Etat contre toutes les formes de lutte et de résistance, et en particulier celles des travailleuses et des travailleurs. En procédant de la sorte, Javier Milei pointe du doigt ce qu’il considère comme les principaux obstacles à son projet réactionnaire.

Quelques jours plus tard, l’annonce à la télévision nationale du « Décret de nécessité et d’urgence » annonçant l’abrogation ou la modification de plus de 300 lois vérifiait les pires craintes exprimées par
vos confédérations syndicales et les progressistes d’Argentine depuis l’élection de Milei. C’est une tentative de démantèlement radical du droit du travail et des protections sociales, des services publics et des secteurs de l’industrie nationalisé.

Si la loi doit encore être approuvée par les chambres parlementaires, la lutte des travailleuses et travailleurs d’Argentine, aux côtés de leurs syndicats, sera décisive pour stopper le bulldozer Milei.

Je tenais donc à vous assurer par ce courrier du soutien plein et entier de la CGT et des ses organisations pour ce combat crucial. Nous vous adressons en particulier toute notre solidarité pour l’appel intersyndical à la grève et à la mobilisation du 27 décembre.

Vive la lutte des travailleuses et des travailleurs ! Vive la solidarité internationale !

Sophie Binet, Secrétaire Générale de la CGT

Article publié le 29 décembre 2023.


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