vous êtes ici : accueil > Dossiers thématiques > Un peu de détente > Un peu d’histoire

Vos outils
  • Diminuer la taille du texte
  • Agmenter la taille du texte
  • Envoyer le lien à un ami
  • Imprimer le texte
Document à télécharger

Retour sur les grèves de 89 aux Finances

Quelques éléments sur les mouvements
de 1989 aux Finances Publiques

En 1986, le gouvernement de cohabitation de Jacques Chirac tient un discours glorifiant l’entreprise et le libre échange et n’ayant de cesse de dévaluer l’intervention de l’État envahit l’espace public. Ce discours discrédite les missions confiées aux agents publics et les fonctionnaires des Finances sont particulièrement exposés à cette mise en cause. Confrontés à des tâches toujours plus compliquées, ils sont de surcroît déconsidérés par la critique en soi de l’impôt et par une attaque contre la légitimité du contrôle fiscal.

Ce discours de disqualification des biens collectifs et de l’impôt provoque chez les agents des Finances une crise de reconnaissance, il heurte leurs valeurs professionnelles et nourrit le sentiment d’une perte de sens de leur activité. Ainsi se crée une sorte de propension commune à agir pour modifier cette situation.

La question de l’emploi s’ajoute à ces données. La croissance des effectifs au cours des années 1982-1984 n’est qu’un lointain souvenir. La Direction générale des Impôts (DGI) qui employait 90 000 agents (titulaires et non titulaires) en 1980 n’en emploie plus que 86 000 en 1998 alors que la charge fiscale s’est accrue.

Le conflit aux Finances débute le 29 mai par l’entrée en grève reconductible des agents du Trésor des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes, pour s’achever à la mi-novembre au terme d’une grève généralisée à la quasi-totalité des services du ministère. Le conflit dure donc quatre mois et demi, marqué par un mouvement de grève en expansion rapide ponctué d’occupations de locaux, d’initiatives locales multiples, de manifestations nationales très importantes : 25 000 participants le 12 septembre, 50 000 le 5 octobre, 100 000 le 19 octobre. Une évaluation administrative, sous-estimant la réalité, établit à 1 360 000 le nombre de jours non travaillés du fait de la grève.

La négociation qui se déroule le 20 octobre n’aboutit qu’à des résultats qui s’avéreront non négligeables ultérieurement mais qui sont, sur le champ, jugés insuffisants par les grévistes qui reconduisent la grève et la poursuivent près de trois semaines encore. Cette grève aura permis l’arrêt des suppressions d’emplois pendant plusieurs années, des requalifications d’emplois, des mesures salariales comme l’obtention de la NBI, de l’Indemnité Mensuelle de Technicité et des mesures en faveur de la formation des agents.

Chronique en images des évènements

greve_de_89_en_national

Article publié le 29 janvier 2019.


Politique de confidentialité. Site réalisé en interne et propulsé par SPIP.