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Edito : Après le démantèlement du réseau, le gouvernement vise celui du statut

Le gouvernement a annoncé 10 milliards d’économies dès 2023 et 20 Milliards pour 2024, mais ce ne sera pas suffisant. Le déficit budgétaire a explosé passant de 4,9 % du PIB à 5,5 %. Du jamais vu. Aussi, l’objectif affiché est de faire des économies. Les malades et les chômeurs sont les premiers visés et sans oublier les fonctionnaires. On constate que toute la Fonction publique est impactée : les hôpitaux, l’éducation nationale et les finances publiques entre autres souffrent du manque de personnels.

Après la loi Dussopt de 2019 ouvrant la voie de la contractualisation dans la Fonction publique, les déclarations de Guérini, ministre de la Fonction publique ou de la transformation publique vont dans le même sens. Il vient compléter l’arsenal anti-fonctionnaire.

Dans ses déclarations, Guerini a introduit le fait de « Faciliter le licenciement des fonctionnaires pour insuffisance professionnelle, « lorsque le travail n’est pas fait » précise Guérini. Ce n’est pas un tabou ni une nouveauté, et tout le monde le sait ! C’est déjà le cas. Ça contribue au « fonctionnaire-bashing ». C’est bien connu, trop de fonctionnaires sont des « fainéants ». Mais connaît-il vraiment la situation ? Poser la question c’est y répondre.

« Introduire le salaire au mérite » c’est-à-dire à la tête du client. Le mérite c’est « ce qui rend (une personne) digne d’estime, de récompenses ». Les fonctionnaires auraient donc besoin de prouver qu’ils sont dignes d’estime ? Nous ne voulons pas de récompenses, nous voulons des augmentations salariales, l’augmentation du point d’indice à hauteur de l’inflation et la réindexation de la valeur du point d’indice sur l’inflation. Toute autre revendication n’a pas lieu d’être.

Mais la plus grave, nul doute c’est la « suppression des catégories A, B, C ». Le statut de la fonction publique s’est construit à partir de la reconnaissance des diplômes et de fait des catégories A, B et C. Les supprimer c’est la non-reconnaissance des qualifications. C’est remplacer le principe d’égalité pour accéder à la fonction publique par la notion de « compétence » dont le contenu est défini par l’employeur. Mais c’est en finir définitivement avec la fonction publique de carrière et la substituer par la fonction publique d’emploi et placer les agent·es public·ques sous l’autorité arbitraire et discrétionnaire de leurs employeurs.

Par ailleurs, en finir avec le statut, c’est mettre fin à l’indépendance et à la neutralité de ses agents dans l’exercice de leurs missions.

C’est le même scénario qu’ont connu les postiers en son temps.

L’argument du ministre c’est « en finir avec le plafond de verre ». Mais n’est-il pas au courant que les dispositifs d’évolution de carrière existent déjà. Il a fait savoir qu’il n’y avait aucun sujet tabou.

L’enjeu est de taille face à cette attaque sans précédent.

Nous ne nous laisserons pas faire. Partout, discutons, organisons-nous avec nos organisations syndicales pour mettre en échec ce projet de loi qui doit être présenté à l’automne.

Article publié le 26 avril 2024.


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