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Protocole télétravail : mise au pas des agents et disclocation des collectifs de travail

Le nouveau protocole télétravail élaboré par la DGFIP rentre en application à partir du 1 5 juin 2021 afin de remplacer le télétravail dégradé déployé durant la crise sanitaire. Le gouvernement ayant décidé que l’épidémie était sur la fin, la DGFIP a mis en place un protocole national qui a vocation à s’appliquer dans toute notre administration. I l s’agit d’instaurer une nouvelle organisation des services qui permettra à terme à l’Administration de faire des économies d’échelle tant en matière d’occupation des espaces de travail qu’en matière d’emplois. Ce sera l’occasion rêvée pour développer des espaces de flex-office, de co-working, de regroupement de services et avec son corollaire les suppressions d’emplois. Le télétravail ne sera plus maintenant opposable à nos chefs de service pour raison sanitaire comme c’était le cas depuis un an. Au contraire, les chefs de service vont prendre directement en main le déploiement du télétravail ! Concrètement, chaque responsable va maintenant définir sa propre organisation interne en toute liberté sans avoir à en référer à la DDFIP 93.

C’est l’éclatement définitif de l’administration nationale telle qu’on la connaît, éclatement largement préfiguré par la grande liberté laissée à tous les chefs lors de l’épidémie. Maintenant, ce sera aux agents de se vendre auprès de leur hiérarchie qui pourra les appâter avec des jours de télétravail pour les faire se tenir tranquille. Encore mieux, la DGFIP a créé le concept de jours de « télétravail flottants ». Au lieu d’avoir des jours fixes, on pourra cumuler l’ensemble des jours de télétravail de l’année en fonction du module choisi et les utiliser à sa guise hors des périodes de charge comme des jours de congés (et comme les jours de congés, ils seront validés par la hiérarchie). Et la DGFIP, tout en décidant de rouvrir les accueils, annonce à tous les responsables qu’ils doivent imaginer un nouveau schéma d’organisation dans le chaos actuel et recevoir tous les agents qui demandent à bénéficier du télétravail. Tout en tenant compte des demandes des uns et des autres, ils devront aussi anticiper les priorités de la DGFIP (et potentiellement s’occuper du service public...).

Les nouveautés

Fin du télétravail 4 ou 5 jours sur 5, à l’exception des personnes vulnérables dont le dispositif est prolongé jusqu’au 31 août. Les agents pourraient être amenés à effectuer 1 à 3 jours de télétravail par semaine.
Obligation de déposer sa demande de télétravail dans SIRHIUS à partir de l’ouverture de la campagne
Obligation de définir des lieux de télétravail dans SIRHIUS : si le chef de service estime que celui-ci est trop éloigné, il pourra être amené à refuser la demande de télétravail. En réalité avec une définition aussi floue, chacun fera comme il le souhaitera !
Aucun financement supplémentaire n’est envisagé pour les télétravailleurs dans le protocole (idem sur les frais de repas).
Emports de documents des services : « Aucun document professionnel sensible ne doit être déplacé ». Et comme sensible n’est défini nulle part, cela veut dire que chaque chef de service fera comme il voudra (et potentiellement les agents aussi). Par contre, qui paiera si les documents sont perdus ? Rien n’est indiqué à ce sujet !
En cas de refus de télétravail, celui-ci sera notifié dans SIRHIUS. Le refus de télétravail pourra être contesté lors d’une Commission Administrative Paritaire. On appréciera de savoir qu’on peut faire une réunion officielle pour un refus de télétravail alors que l’on nous a supprimé les CAP pour les mutations.
Certaines tâches resteront non télétravaillables : le télétravail restera toujours fondamentalement injuste puisqu’une partie des agents en sera toujours privé en fonction de leurs missions.
Création d’une période de réserve de 3 mois pour les télétravailleurs : le chef de service peut décider de révoquer le télétravail d’un agent (stagiaire, titulaire ou contractuel) s’il considère que durant les 3 premiers mois d’application l’agent n’a pas fait la preuve de son autonomie.
Recours au télétravail temporaire : afin de pouvoir continuer à travailler malgré les « crises sanitaires, intempéries, grèves des transports. . . », la DGFIP pourra débloquer du télétravail temporaire pour ceux qui le souhaitent. On appréciera à sa juste valeur cette phrase : si jamais des salariés se battent pour leurs droits, nous aurons toute latitude pour briser l’impact de leur grève en restant travailler chez nous. Et on se souvient bien des dérives qui se sont déroulées durant la période : maintenant on peut nous forcer à travailler de chez nous tout en s’occupant de nos enfants !

NOUS RAPPELONS QUE LE TÉLÉTRAVAIL N’EST PAS OBLIGATOIRE. LES AGENTS SONT LIBRES DE LE REFUSER.

Mais nous ne pourrons pas refuser qu’on nous remplace nos ordinateurs fixes par des PC portables. . .
Quand on constate qu’on liquide d’une main les mutations tout en nous proposant le télétravail de l’autre et qu’en parallèle on nous annonce que l’accueil a vocation à disparaître pour être remplacé par l’APRDV, on voit bien le tournant que veut imposer la DGFIP à notre administration.
Nous continuerons à combattre pour la réouverture complète des accueils et contre le déploiement du télétravail, pour la défense de nos services de pleine compétence avec des agents en nombre suffisant et pour un système de mutation qui permette à tous les agents de pouvoir rentrer chez eux.
Pour tous les agents qui seront confrontés à un refus de télétravail, nous défendrons leurs dossiers lors de leur recours hiérarchique et des CAP qui y seront dédiées. Toutefois, nous refuserons de mettre en compétition les agents entre eux sur ces sujets.

Article publié le 28 juin 2020.


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