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CR CTL 20/01/18 - Caisse sans numéraire de Neuilly-sur-Marne et accueil SIP

Caisse sans numéraire de Neuilly-sur-Marne et accueil SIP

Nous avons rappelé notre opposition à toute limitation des moyens de paiement des usagers. Ces limitations sont autant de moyens de contraindre les usagers à basculer sur des moyens de paiement dématérialisés et nous estimons que nous n’avons pas à faire « œuvre de pédagogie » pour donner des bons réflexes aux habitants de Seine-Saint-Denis. Comme à chaque fois, la Direction parle lutte contre le blanchiment... alors qu’au final la note de la Direction Générale sur le sujet est claire : l’enjeu est de diminuer les frais de fonctionnement que cause la manipulation du numéraire, notamment les transports de fonds. C’est donc bien une décision prise pour des raisons purement budgétaires, quitte à complexifier les paiements pour les usagers les plus fragiles qui préfèrent manipuler des espèces. Nous avons rappelé que bien souvent ceux qui payaient en numéraire dans notre département étaient ceux qui ne pouvaient pas faire autrement, et que bien souvent ils avaient emprunté les sommes auprès de leur entourage pour pouvoir payer leur taxe d’habitation, qui dans le 93, est rarement d’un petit montant. Et là, nous avons eu droit aux petits sourires en coins et aux rires étouffés des gens qui ne nous croient pas, et oui notre chère direction n’a aucune conscience de la misère dans laquelle bon nombre des habitants de la Seine-Saint-Denis se trouvent. Il est grand temps qu’ils sortent de leur bureau pour rencontrer la population.

Nous avons rappelé aussi les nouvelles réformes du même tonneau qui entraînent leur lot de problèmes à l’accueil : les majorations pour les paiements par chèque pour les dettes supérieures à 2000 € l’année dernière (1000 cette année), idem pour les virements cette année. Les usagers payant donc en temps et en heure se retrouvent à engorger nos accueils alors qu’ils ont payé dans les délais. Et cela alourdit encore la charge de travail des agents qui doivent faire sauter des majorations qui n’ont aucune base justifiable auprès d’un contribuable en colère. Mais là encore ce n’est pas leur problème.

Enfin, nouveau coup de canif contre le principe de caisse unique, l’application stricte de refus de tout paiement en numéraire pour une créance d’une autre trésorerie, même dans la limite des 300 euros.

On voudrait faire de nous des éducateurs afin de répandre la bonne parole de Bercy auprès des habitants « que tous passent par les services en ligne » de toute façon « il suffit de voir ils ont tous des smartphones qu’ils savent bien utiliser » (dixit M DORA), donc pourquoi auraient-ils besoin de se rendre dans l’un des derniers services publics qui reste sur leur territoire ?

En attendant, on nous demande de prendre en charge les conséquences des suppressions d’emploi et de la baisse des frais de fonctionnement, accentuant inutilement les situations de tension dans les accueils.

L’expérience de l’accueil sur rendez-vous en SIP (Saint-Ouen et Neuilly-sur-Marne), jamais présenté en CHS (Comité Hygiène et Sécurité) alors qu’il s’agit d’une réforme structurelle est là pour le rappeler :

– Jour unique dans la semaine pour la délivrance des avis d’impôt sur le revenu, (ou délivrance différée à la semaine suivante) obligeant les usagers à poser deux jours de congés. Et on ne parle pas des situations où le redevable a déposé en retard ou pas du tout et qui se retrouve à avoir posé deux jours de congés pour rien. Et évidemment quand un usager commence à crier pour son avis, on le lui donne pour éviter les problèmes, tandis que ceux qui ne disent rien sont bons pour revenir.
Nous nous sommes opposés à cette pratique, nous avons rappelé le principe du guichet fiscal unique et que tout usager a le droit d’obtenir son avis ou un duplicata peu importe les raisons. Pourquoi les faire revenir pour quelque chose qui ne prend même pas 5 minutes à l’accueil ? Et pourquoi les avis uniquement, allons-y gaiement, créons une journée dédiée pour les paiements uniquement, une autre pour les réclamations, une pour les renseignements, une pour les changements d’adresse, une pour les demandes gracieuses, une pour les demandes de délais, une pour le dépôt des déclarations… À l’heure du droit à l’erreur où on nous explique que l’administration doit être indulgente, accompagnatrice, moderne … nos têtes de génies de directeurs invitent le droit aux usagers de revenir tenter leur chance plus tard.

– Disparition de l’accueil secondaire sur les sites impactés : gestion à l’arrache dans le hall, plus aucune confidentialité.

 Dossiers compliqués : on vous rappelle dans 48H ! (sur Saint-Ouen c’est la cellule CSP, sur Neuilly les agents de secteur). Si on ne peut pas vous répondre, rendez-vous dans 48H. L’usager avec un dossier un peu complexe se retrouvera donc avec 4 jours d’attente pour traiter un dossier qui était auparavant pris en charge dans la journée.

 PC en libre service et imprimante : superbe idée. Le problème, quand on a un hall rempli d’usagers (forcément, il n’y a plus de secondaire !) dont on traite les problèmes en direct ou qu’on renvoie à un appel hypothétique, on n’a pas vraiment le temps d’aller s’amuser à expliquer impots.gouv aux usagers.

Concrètement, on met en place tous les dispositifs pour renvoyer les populations précarisées, les personnes âgées, les fameux clients sans valeur ajoutée de nos accueils en les renvoyant à leur espace impots.gouv. Mais qu’on ne s’inquiète pas, le service public n’est pas menacé.

Tous les syndicats présents ont voté contre la caisse sans numéraire.

Article publié le 18 janvier 2018.


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